Le Mont Ventoux

Allez ...un petit mot sur le périple du jour maintenant qu'on est bien au chaud. Ça me permet surtout de garder intacte ma boîte à souvenirs, parce que ça aura quand même été épique. C'est mon challenge "deux ans et demi sans clope" ...

Monter le Ventoux en janvier, normalement ça se fait sans souci (enfin je veux dire sans gros risque...). Sauf que pour la première fois depuis 3 ans, la neige s est invitée et ça change considérablement la donne.

Partie tôt ce matin car je ne voulais vraiment pas risquer de me faire prendre par la nuit, le sentier est à la station du Mont Serein large et bien praticable.

Facilité de courte durée puisque le GR s enfonce ensuite dans la forêt, et c est une sente peu visible qu il faut suivre. Ce sont des drailles, des anciens chemins de transhumance. On n y voit pas grand chose dans le brouillard et finalement je pense que cela m'a aidée. Je suis plus ou moins sujette au vertige, pas courageuse et pas téméraire. Si j'avais vu la pente où serpentait notre sentier....j'aurais fait demi tour.

Quelques centaines de metres avant le pierrier je croise un monsieur, qui redescend un peu déçu. On échange quelques mots. "je suis tout seul, on voit rien là haut, le sentier disparaît sous la neige, je veux pas prendre de risque, je redescends. .."

Suis un peu dépitée, ça fait déjà un bon moment que je grimpe, je bosse mon itinéraire depuis des semaines...ça serait dommage d'arrêter là...je continue.

Sur le pierrier commence la galère. Je n avais pas pris en compte les congères. Le sentier se cache sous des amas de neige, et il n y a plus les arbres pour me rassurer. Sean est en laisse parce qu il ne pense qu à monter et descendre, et Eiru me suit pas trop sûre d'elle. Un virage, deux virages. Je suis obligée de passer les congères à 4 pattes

Mais la technologie m'a vraiment rendue service. Grace au suivi de mon positionnement sur le chemin invisible (merci les satellites et #komoot !!) J arrive à garder le cap. Enfin devant moi, le GR rejoint la route. Je ne suis plus loin du sommet , la route me rajoute 2 kilomètres à mon parcours, mais c est trop dangereux de garder le chemin.

S en suivra une ascension lente et fatiguante, où j ai failli abandonner 100 fois.

Petit pas par petit pas. Je n ai pas une super condition physique, du surpoids, en gros j en ai bavé ma race.

Mais quel bonheur d être en haut. Malgré le mistral, malgré le brouillard, malgré les douleurs dans les jambes.

Puis il a fallu redescendre, vu que le chapeau de brume n avait pas envie de quitter le Mont Ventoux. Descente par la route encore puis par une piste de raquettes, bien délimitée et sans risque.

On est maintenant bien au chaud dans notre chambre, Eiru et Sean ont mangé comme des ogres et ronflent sur le lit.

Se créer des souvenirs... quand un truc ne fonctionnera pas comme je veux, j essayerai de penser à ma montée du Ventoux. Petit pas par petit pas. Et on finit par y arriver !